Mes Petites Trouvailles
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iolande cadrin-rossignol
le cinéma et les arts au coeur de sa vie, par Carl Dubé
Iolande Cadrin-Rossignol terminera à la fin juin un mandat comme directrice générale par intérim de la Cinémathèque québécoise. C’est lors de mon passage au sein de cet organisme que je l’ai connue. J’ai alors été frappé par son énergie et par sa passion pour le cinéma, les créateurs qui sont derrière cet art et la mission de la Cinémathèque québécoise qu’elle dirige depuis plus de trois ans et demi.
Originaire de Montréal, Iolande baigne dans la musique dès son plus jeune âge, puisqu’elle vient d’une famille où tout le monde était musicien (amateur ou professionnel). En grandissant, elle s’est d’abord intéressée à la musique, l’opéra puis le théâtre. Elle se souvient d’ailleurs mettre en scène ses sœurs et son frère dans le salon familial, pour le grand plaisir de toute la famille. Ce n’est donc pas étonnant qu’elle soit diplômée des deux conservatoires du Québec, celui de musique et celui d’art dramatique.

Issue d’une famille aux moyens modestes, pour payer ses études, Iolande cumule plusieurs emplois, accompagnant les ballets, enseignant la musique, le solfège, étant journaliste junior pour une émission de la radio à Radio-Canada, écrivant des textes pour la télévision, (elle fût d’ailleurs une témoin privilégiée du passage du noir/blanc à la couleur à l’émission Femme d’aujourd’hui!). Elle fut ensuite scénariste et interprète dans la fameuse émission La souris verte où elle s’est fait connaître avec son personnage de Rossignol!
Après sa formation, elle crée avec son conjoint de l’époque, Fernand Dansereau et un groupe d’artistes et d’animateurs sociaux, une compagnie d’intervention révolutionnaire, In-Média, qui donnera des ateliers au Québec, en Ontario et en Acadie. C’est en 1973 qu’elle réalise son premier court-métrage, avec le scientifique Pierre Dansereau, La question que je me pose, qui fait déjà état de sa préoccupation écologique. Elle poursuivra avec des courts ou longs métrages à caractère à la fois populaire et expérimental dont la série L’amour quotidien (1974), Un pays, un goût une manière (1976) et Thedford au milieu de notre vie (1978).
Elle s’établit éventuellement à Québec où elle fonde une entreprise de production : Animage inc. et une entreprise de distribution de films, Cinéforum. Elle réalise alors quelques-uns de ses films les plus importants, dont les documentaires La tradition de l’orgue au Québec (1979) et Rencontre avec une femme remarquable : Laure Gaudreault (1983). « Ce dernier circule encore et son propos est toujours d’actualité, » nous raconte la réalisatrice.
Les années 1980 et 1990 sont fébriles pour Iolande qui, en plus de continuer de scénariser, réaliser et produire des films, enseigne à l’université, met en scène La flûte enchantée de Mozart pour l’Atelier d’opéra de l’Université McGill et occupe de 1992 à 1996 le poste de productrice-responsable du Studio D du Programme français de l’Office National du film. Son passage à l’ONF est un accomplissement important à ses yeux puisqu’elle y produit près de vingt films. A son retour dans le secteur privé, elle coréalise pour le Verseau international une série de cinq émissions télévisées sur le thème des sectes et des nouvelles religions avec Frédéric Lenoir.
Par la suite, elle scénarise et réalise premier un film avec Hubert Reeves – Conteur d’étoile (2003), puis conçoit, scénarise et réalise avec Denis Blaquière le long-métrage Du big bang au vivant (2010), toujours avec Hubert Reeves. Ce dernier connaît un succès inespéré en format DVD : plus de 25 mille copies vendues, seulement au Québec. Plus récemment, elle conçoit et coréalise avec Doïna Harap un film sur les aspects positifs de l’industrie du jeu vidéo; La revanche des jeux vidéo (2015).
Lorsque je fais remarquer à Iolande qu’elle est une des pionnières en tant que femme dans l’industrie du cinéma, elle dit qu’elle n’en était pas vraiment consciente à l’époque, qu’elle se contentait de faire des choses qu’elle avait envie de faire. Avec le recul, elle se souvient que lorsqu’elle avait voulu entrer comme monteuse sonore à l’ONF (il n’y avait, là-bas, qu’Anne-Claire Poirier à l’époque comme femme réalisatrice), pour lui expliquer qu’elle n’était pas retenue, on lui a dit qu’elle ne serait pas assez forte pour transporter les caisses de pellicules (pourtant, elle sillonnait ensuite le Québec avec des caisses d’instruments de musique, animant des ateliers dans différents milieux!). Le pire, c’est que des commentaires du genre, on en entend encore de nos jours!
Membre des Réalisatrices Équitables, elle peut déclarer que les femmes ont fait leur place partout dans les différentes strates de l’industrie cinématographique du Québec, sauf au niveau de la réalisation où les budgets d’importance sont toujours monopolisés par les hommes.
son passage à la cinémathèque québécoise


Iolande s’est toujours impliquée tout au long de sa vie dans toute sorte de causes, d’associations, d’organismes; elle est une éducatrice et une militante née. Son implication l’a amenée à siéger lors de deux mandats de six ans entre 1980 à 1993 au conseil d’administration de la Cinémathèque québécoise avant d’en assumer la présidence de 2008 à 2011, puis une nouvelle fois en 2011.
C’est ainsi qu’elle a accepté d’assumer par intérim la direction générale de l’organisme. Ce qui devait être un mandat de courte durée aura finalement duré trois ans et demi où elle aura eu beaucoup de plaisir à développer des projets et à faire connaître la Cinémathèque québécoise.
Lorsque je lui demande de m’expliquer le rôle que joue une cinémathèque, elle dit : « Il me faut d’abord rappeler ce qu’est le rôle de toute Cinémathèque à l’échelle mondiale. Dans tous les pays, il s’agit d’une archive spécialisée doublée d’une mission : rendre accessible au plus grand nombre ses collections. Depuis plus de cinquante ans, la Cinémathèque québécoise est l’unique lieu au Canada qui réponde aux normes exigeantes de conservation et de projection de la Fédération internationale des archives du film (FIAF). »
« La Cinémathèque québécoise est une institution spécialisée en matière de conservation et de diffusion du patrimoine audiovisuel national et international et peut ainsi offrir au gouvernement du Québec une expertise et des services de qualité. La Cinémathèque québécoise, souvent mieux reconnue à l’étranger que chez elle, contribue de manière exemplaire à l'avancement des connaissances dans les domaines cinématographiques, télévisuels et des nouveaux médias à l’échelle planétaire. »
Iolande termine son mandat à la Cinémathèque québécoise avec un projet commun où j’agis à titre de commissaire invité. L’an dernier, Iolande et moi nous sommes découverts une passion commune; celle du baseball et du cinéma. Cette passion à donné fruit à un festival de films intitulé Match parfait : le baseball au cinéma qui débutera le 18 juin prochain.
Est-ce que Iolande songe à la retraite maintenant? « Pas vraiment. Tant que j’aurai de l’énergie, je vais travailler. Il y deux choses importantes dans la vie disait Freud, l’amour et le travail. Un projet d’écriture m’occupera pour l’été; après, on verra bien! »
Les trouvailles d’Iolande
Pour Iolande, les vêtements que l’on porte révèlent beaucoup sur qui nous sommes. Après le langage de la gestuelle, le « langage vestimentaire » est celui qui « nous informe sur qui sont les gens, mais aussi nous donne une idée, parfois, de ce qu’ils cachent. » Je suggère à Iolande que si la gestuelle est un langage, la tenue vestimentaire en est, en quelque sorte, la prose, ce à quoi elle acquiesce. « La tenue vestimentaire correspond à notre état d’âme. » Pour elle, s’habiller est comme un jeu, une partie de plaisir et elle apprécie beaucoup les femmes qui témoignent d’un souci par rapport à la mode.
En guise de conclusion à notre rencontre, Iolande Cadrin-Rossignol m’a partagé ses petites trouvailles :
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Un collier en verre Murano d’Italie, montré sur un cerceau d’argent provenant du Mexique et acheté en Estrie (c’est le cadeau que son amoureux lui a offert lors du 50e anniversaire de la Cinémathèque québécoise).
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Une veste en tricot de coton, Nic & Zoé, trouvée à une friperie de Bedford
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Un collier marocain en os, ivoire & bois, trouvé dans une foire à Québec

Un collier en verre Murano d’Italie, montré sur un cerceau d’argent provenant du Mexique et acheté en Estrie

Veste en tricot de coton, Nic & Zoé, trouvée à une friperie de Bedford

Collier marocain, os, ivoire, bois, trouvé dans une foire à Québec

Un collier en verre Murano d’Italie, montré sur un cerceau d’argent provenant du Mexique et acheté en Estrie