Mes Petites Trouvailles

L’entrepreneure se remémore son adolescence alors qu’en pleine phase hippie, elle achetait ses jeans qu’elle trafiquait afin d’en faire un pantalon « streché » et en effilochait le bas. Comme à cette époque, de tels jeans n’existaient pas en magasin, elle ne passait pas inaperçue !

 

Si on dit que les voyages forment la jeunesse, sans le savoir, Juliette a reçu sa formation en voyageant parmi les marchés du monde : la route des Indes, l’Indonésie, le Mexique et l’Amérique du sud figurent à son carnet de voyage de jeune femme.

 

C’est d’ailleurs en Indonésie qu’elle fait la rencontre d’un allemand qui la séduit et l’invite à s’installer à Berlin Ouest. De 1980 à 1985, elle habitera cette capitale qui vibre au diapason de l’époque punk-graffiti et de la guerre froide. Là, elle se met à fréquenter continuellement les friperies; elle les adore !

 

Lorsqu’elle revient à Montréal, elle a l’intention d’ouvrir sa propre friperie. Elle trouve un local à Montréal qu’elle occupe encore à ce jour. À cette époque, la propriétaire précédente tient un commerce qui s’intéresse au tricot et à l’artisanat. Le local n’était pas cher; Juliette le prend et rachète le matériel de la dame.

 

Rapidement, elle se rend compte qu’elle doit changer l’orientation du commerce et décide de se concentrer sur les boutons et tout ce qui sert à la finition et au détail des vêtements. En peu de temps, Juliette s’est développé une niche unique en son genre à Montréal. RIX RAX est devenu rapidement un incontournable avec ses trouvailles qu’on ne voit nulle part ailleurs.

 

Quand elle a ouvert son commerce, Internet n’existait pas et l’ordinateur personnel n’était pas encore très répandu. Juliette a donc dû développer un système de classement très personnel qui se base entre autre sur son excellente mémoire photographique ! Elle forme actuellement son neveu à ce système, lui qui est doté du même don... Sans le savoir, elle prépare peut-être sa relève?

 

Mais Juliette n’est pas prête à prendre sa retraite. Elle est dynamique, d’une énergie qui impressionne mais, surtout, elle est une passionnée et cela se voit. Pendant notre entrevue qui dura plus de deux heures, Juliette sert une cliente qui arrive avec un manteau fraichement acheté. Un beau manteau d’hiver, coupe classique, mais avec 16 boutons de plastique doré qui laissent à désirer. En moins de deux minutes, Juliette identifie trois modèles de boutons et conseille la cliente pour le choix final.

 

Je regarde l’action se dérouler sous mes yeux et suis impressionné de voir comment Juliette réussit à répondre aussi vite et avec facilité au besoin de sa cliente. Coup de chance, il ne lui reste plus que 16 boutons de ce modèle... Ils étaient faits pour sa cliente !

 

Comme ce sont des boutons de qualité, je suggère à la cliente de garder les vieux boutons dorés; le jour où elle voudra se débarrasser de son manteau, pourquoi ne pas garder les boutons que lui vend Juliette !

 

Mais quand vient le temps de s’occuper de ses vêtements à elle, que préfère Juliette Trolio ? Juliette préfère les grands couturiers, son préféré étant Jean Paul Gaultier. Évidemment, elle surveille les aubaines et n’hésite pas à acheter de seconde main; la haute couture n’est pas à la portée de toutes les bourses!

 

Gaultier, est en tête de liste de ses designers favoris, mais elle tente d’encourager le plus possible les designers d’ici : Marie Saint-Pierre, Denis Gagnon et Georges Lévesque pour n’en nommer que quelques-uns. C’est d’ailleurs pratiquement que des vêtements québécois qu’elle porte lors de notre rencontre : un foulard fait par son neveu Roberto, un manteau de fourrure de Pascal Labelle et une robe en cotte de maille de Jimmy dont le nom de famille lui échappe, un Grec qu'elle a rencontré il y a très longtemps.

 

Ce qui fait craquer Juliette niveau mode, ce sont les designs intemporels, ceux qui passent l’épreuve du temps... Son tissu préféré : la soie!

 

Les petites trouvailles de Juliette

 

J’ai demandé à Juliette de nous présenter quelques petites trouvailles bien à elle.

 

Son choix s’est porté sur les items qu’on peut voir en photos ci-dessous :

 

• Tout d’abord, Juliette a choisi un collier fait de magnifiques boutons. Ce collier a été conçu par son neveu Roberto Racanelli.

• Des bottillons de style classique, noirs et signés Jean Paul Gaultier.

• Un magnifique sac en satin et cuir du designer Alexander McQueen.

 

Je me permets de signaler, dans une autre série de photos, d’autres trouvailles qui m’ont particulièrement séduit :

 

• La paire de lunettes de Juliette : quand on la voit de face, elles font très classique, mais quand on la regarde de profil, on découvre un tout autre style qui, bien qu’éclatant, demeure étonnamment sobre. Encore une fois, c’est signé Jean Paul Gaultier.

• J’ai beaucoup aimé la robe en cottes de maille que portait Juliette lors de notre rencontre. Le travail de Jimmy est remarquable, comme le prouve le gros plan. L’agencer à d’autres vêtements n’est pas toujours une tâche facile. Dans ce cas-ci, Juliette a opté pour un ensemble noir et discret qui met en valeur sa robe.